Accidents et arrêts de travail en forte croissance

SECTORIELS || Fonction publique
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27/05/2011
Dexia Sofcap, société d'assurances spécialisée, a publié il y a quelques jours, dans une note conjoncturelle, une tendance provisoire des absences pour raison de santé dans la fonction publique territoriale et hospitalière entre 2007 et 2010


Dexia Sofcap, société d'assurances spécialisée, a publié il y a quelques jours, dans une note conjoncturelle, une tendance provisoire des absences pour raison de santé dans la fonction publique territoriale et hospitalière entre 2007 et 2010. L’étude complète sera publiée fin 2011.
Tous les indicateurs sont au rouge : l’absentéisme augmente, concerne de plus en plus d’agents, de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps.
Principales raisons évoquées : le vieillissement des effectifs et la pénibilité.

Les arrêts de travail pour raison de santé sont en augmentation constante depuis plusieurs années dans la fonction publique territoriale et hospitalière : 12 % entre 2007 et 2010 pour la première, 6 % sur la même période pour la seconde.
Dans les collectivités territoriales, sur l’ensemble des arrêts pour raison de santé, on observe une hausse de 16 % des arrêts pour maladie (maladie ordinaire ou longue maladie) et de 10 % des accidents de travail (AT). Par ailleurs, les AT concernent un nombre croisant d’agents, s’aggravent, surviennent plus souvent (+10 %) et durent plus longtemps (+19 %) par rapport à 2007.
Dans la Fonction publique hospitalière, le nombre d'arrêts pour raison de santé a augmenté de 6 % entre 2007 et 2010 (avec des différences en fonction de la taille de l’établissement comme dans les collectivités territoriales). Ici aussi, les AT concernent davantage d'agents (+10 %), plus souvent (26 %) et plus longtemps (+18 %).

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer un tel absentéisme relatif à maladie ou accident, deux fois plus élevé que dans le secteur privé (en moyenne, dans les collectivités locales, 22,6 jours d’absence annuels pour raison de santé par agent, 9 jours pour les mêmes raisons dans les grandes entreprises privées).
L’âge moyen des agents (44,7 ans dans la FP territoriale) et leur vieillissement sont de premières pistes d’explication, de même que la forte féminisation des emplois : la fonction publique territoriale et hospitalière serait ainsi plus sujette à la maladie et à la maternité. Le recul de l’âge de la retraite devrait, en outre, contribuer à aggraver cette tendance dans les prochaines années.
La pénibilité du travail, plus particulièrement dans la fonction publique hospitalière, est une cause également évoquée pour justifier cette forte hausse des absences depuis quatre ans : réduction du temps de travail, augmentation de la pression, défaut de management, conditions difficiles (bruit, activité en extérieur, port de charges, horaires décalés)…
Certains se sont tout de même interrogés sur la pertinence d’un possible lien entre un absentéisme prononcé et les conditions financières de l’arrêt de travail : le fonctionnaire conserve l’intégralité de son traitement, dès le premier jour, lorsqu’il est malade et les contrôles étaient jusqu’à présent peu nombreux. La situation évolue puisque depuis septembre dernier, les caisses primaires d'assurance-maladie peuvent contrôler les arrêts de travail des agents de l'État.
Dexia Sofcap, jugeant que la redistribution des compétences et le contexte économique général toujours « maussade » expliquent prioritairement la situation, affinera son analyse et précisera le coût financier de ces arrêts dans quelques mois.

Plus d’infos :
http://www.dexia-sofcap-sofcah.com/actualites.html