Lutter contre la sédentarité au travail

Lutter contre la sédentarité au travail
DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || Etat des lieux et prospective SST / 01/12/2023

Dans le monde du travail, la récente prévalence des métiers assis et la pérennité de la pratique du télétravail entraînent un phénomène de sédentarité au travail. Une situation professionnelle qui peut être source de nombreux problèmes de santé, si rien n’est fait. 

La sédentarité au travail : un phénomène latent

sédentarité et traumatisme

Si l’organisation du travail est en constante mutation et a profondément changé depuis plusieurs décennies, sa pratique également. Du fait de la tertiarisation d’un grand nombre de métiers, légion de professionnels ont désormais l’habitude de travailler dans un bureau, face à un ordinateur. Que ce soit dans les locaux traditionnels de l’entreprise, ou dans le cadre du télétravail (de plus en plus répandu), nombreux sont les collaborateurs, partout dans le monde, à passer des périodes prolongées voire ininterrompues en position assise. C’est la sédentarité au travail. Un phénomène latent de plus en plus constaté au sein des milieux professionnels, peu importe le secteur concerné.

Une situation globale

Un phénomène latent devenu global. Selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), « 80 % des adultes passent au moins 3 heures par jour devant un écran, hors activité professionnelle. Les adultes, spécifiquement, passent en moyenne 12 heures par jour assis les jours travaillés. » De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) estime que « seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice ».

Un danger pour la santé

Car la sédentarité présente effectivement de gros risques méconnus pour la santé des travailleurs. Selon la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) de Normandie, cette problématique « est souvent méconnue ou ignorée, alors que le travail sédentaire constitue un facteur de risque de nombreuses pathologies ». Des maux qui peuvent être aussi bien physiques que psychologiques : pathologies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancers, dépression, anxiété, troubles musculo-squelettiques, stress, burnout, obésité, incontinence etc. Santé Publique France l’affirme : « la sédentarité entraîne ainsi une augmentation du risque de mortalité. »

Toujours selon une étude de l’Anses, «  95 % de la population est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique et/ou un trop long temps passé assis ». D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le manque d’activité physique est le 4e plus important facteur de risque de décès dans le monde.

Prévenir la sédentarité au travail

sédentarité et étirements

Au vu de l’expansion du travail de bureau sur le territoire national, depuis plusieurs années, Santé Publique France n’hésite donc pas à affirmer que « la réduction de la sédentarité est un enjeu de santé publique majeur ».

Avoir les bons gestes

Si vous êtes concernés, cela n’a rien d’une fatalité. Au quotidien, au niveau individuel, quelques exercices et gestes simples pourraient vous aider à préserver votre santé physique. Ce qui compte, selon le ministère de la Santé, c’est « l’effet bénéfique sur la santé des interruptions fréquentes du temps passé assis ». D’après le site Mangerbouger.fr, il est recommandé - quel que soit le contexte - de réduire le temps passé en position assise ou allongée au quotidien autant que possible. Ensuite, tout au long de la journée, pensez à marcher quelques minutes (y compris lorsque vous passez des coups de téléphone) ; de se promener pendant la pause déjeuner, faire des pauses actives, d’emprunter les escaliers plutôt que l’ascenseur, ; de venir au bureau en marchant ou à vélo. Enfin, beaucoup l’oublient à tort, mais s’étirer régulièrement a des bienfaits physiques avérés.

Privilégier les activités physiques

En plus de ces bons réflexes, la pratique du sport peut également lutter contre les effets néfastes de la sédentarité. Selon l’Agence nationale de santé publique, « les effets délétères du temps passé assis sur la santé sont plus prononcés chez les personnes également physiquement inactives alors qu'ils peuvent être atténués en cas de pratique quotidienne de temps élevés d’activité physique ». Si la durée conseillée varie selon les organismes, il reste recommandé de pratique une activité physique d’intensité modérée à élevée pour réduire les risques de mortalité par maladies cardiovasculaires de ce temps passé assis. L’État français, via son programme « Manger, Bouger », propose au moins 30 minutes d’activités physiques dynamiques par jour. Tandis qu’une méta-analyse publiée dans une édition spéciale de The Lancet préconise « une heure d’activité physique par jour ».

L’entreprise aussi, peut lutter contre la sédentarité

sédentarité et position de travail

Loin de laisser son salarié livré à lui-même, une entreprise a le devoir de prendre une part active à la lutte contre la sédentarité au travail. Informer les travailleurs, quantifier l'exposition et proposer des interruptions fréquentes de la posture assise, sont les premiers éléments à considérer, dans des approches aussi collectives que possible.

Adapter la spatialité du travail

Transformer l’organisation concrète de ses locaux peut constituer un effort significatif dans cette lutte, notamment en changeant l’environnement de l’entreprise. À ce jeu-là, la mise en place d’un « mobilier actif » apparaît comme « la mesure la plus efficace pour réduire le temps passé assis », selon le ministère de la Santé. Bureaux « assis-debout », avec pédalage, tapis roulant, ballons, les exemples ne manquent pas. Un bureau « assis-debout » diminuerait ainsi le temps passé assis jusqu'à 3h36 par jour.

Encourager ses salariés

Enfin, outre les actions de sensibilisation et les messages à caractère informatifs diffusés au sein de l’entreprise, Santé Publique France insiste sur un « changement de la politique de l’entreprise » (soutien managérial, réunions debout, heures de pauses actives) et sur des « stratégies reposant sur la motivation des collaborateurs » (envoi d’alertes pour interrompre le temps assis, suivi de santé, entretiens motivationnels, organiser un défi sportif, instaurer du sport dans l’entreprise, ajouter des supports à vélos).

En savoir plus sur la sédentarité au travail

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