La résilience professionnelle : bâtir une autre histoire de la performance par envie2resilience

La résilience professionnelle : bâtir une autre histoire de la performance par envie2resilience
DOSSIER
MANAGEMENT RH / QVT || Management RH / 10/02/2023

Depuis 2017, ENVIE2RESILIENCE, association reconnue d’intérêt général promeut la résilience dans le monde du travail comme levier pour bâtir une performance plus durable et solidaire.
Notre mission : promouvoir les récits des acteurs de la résilience professionnelle pour en inspirer d’autres… et former les tuteurs qui l’accompagnent dans le monde du travail.

Accidents de la vie ou de parcours, évolutions technologiques, transformation des métiers, crises économiques...
Le monde du travail est parsemé d’épreuves, de crises et de ruptures.

Et si cette vulnérabilité globale, au-delà d’une apparence déficitaire, nous révélait d’autres ressources utiles pour bâtir une performance économique plus durable et solidaire ?

C’est l’enjeu de la résilience professionnelle.

Un peu de pédagogie 

Alors que les personnes interrogent de plus en plus le sens même du travail, que l’Entreprise cherche sa Raison d’Être, au-delà de l’aspect strictement légal des questions relatives à l’inclusion, favoriser un climat favorable à la résilience dans l’Entreprise, c’est permettre d’incarner la performance en respectant la place et la singularité de l’Humain en son centre. À la fois fort et vulnérable. Les deux faces d’une même médaille qui ne vont pas l’une sans l’autre et qui mobilisent toutes les parties prenantes du monde du travail.

canoë

 

Quand on convoque la résilience, c’est à Boris Cyrulnik que l’on pense assez spontanément.
Psychologue et neuropsychiatre, on lui doit une vingtaine d’ouvrages qui ont popularisé en France ce processus et permis à beaucoup de mettre des mots sur des maux.
Il la présente comme la capacité à vivre, à réussir et à se développer face à l’adversité et l’illustre par « l’art de naviguer dans les torrents ». Elle est la reprise d’un nouveau développement après un traumatisme psychique.

Depuis 2020, jamais le mot « résilience » n’a été autant prononcé et galvaudé.
Telle une espérance, elle serait la qualité principale des entreprises les plus performantes et la clé de tous nos maux.
Elle serait la « qualité » suprême de tout collaborateur prêt à tout supporter.

La tentation est proche de décréter un « plan résilience », une stratégie et un programme qui nous permettraient de traverser toutes les crises en prenant appui sur notre capacité de résistance et d’adaptation pour tenir.

C’est alors confondre dangereusement résistance et résilience. Or de nombreux projets d’accompagnements des organisations se limitent (ne cherchent d’ailleurs) à aider les hommes et les femmes à résister à un travail dont les conditions sont finalement peu remises en cause.

Dans ce contexte, le risque majeur est d’épuiser ses ressources alors qu’il convient justement d’apprendre à les préserver pour agir au long court, tandis que le travail devrait être un lieu de reconnaissance et d’épanouissement, voire de ressourcement.

Une confusion fréquente est aussi de l’invoquer pour faire face au stress. « Soyons résistants, tenons bon… ».

Un deuil, une perte d’emploi, une maladie grave, un plan de reconversion économique brutal… mettent effectivement tout homme et toute femme concernés en état de stress avec un impact à la fois corporel et psychique. Or la source du traumatisme n’est pas le stress. Il est un des symptômes de nos très « gros pépins » de vie personnelle et/ou professionnelle qui nous accompagnent au travail.

La résilience est donc un processus dynamique qui mobilise l’être dans son ensemble et conjugue à la fois des facteurs individuels hérités dans l’enfance, des traits de caractère et autres habiletés sociales, … des facteurs collectifs qui parlent de qualité du lien… et des facteurs environnementaux, comme le travail.

La résilience nous demande d’apprendre à accepter un resilience-professionnelle, proche d’un modèle d’innovation qui demande acceptation, courage et beaucoup d’attention.

Tous acteurs de la resilience professionnelle

Dans le monde du travail, avant d’être managers, référent.e.s RH, handicap, représentant.e.s du personnel, assistant.e.s, dirigent.e.s… nous sommes avant tout des personnes et des collègues soucieux de soutenir au mieux l’autre dans l’épreuve et de travailler ensemble dans les meilleures conditions.

équipe et soutien

 

La résilience se cultive d’abord intimement et patiemment… mais nécessite aussi le recours précieux de « tuteurs » qui, tout en empathie, soutiennent ce long chemin de résilience et peuvent jouer un rôle majeur, parfois « à l’insu de leur plein gré ».
Il en est de même dans le monde du travail.

Au niveau de l’organisation, les épreuves viennent challenger le rapport à la gestion du risque et de ses effets mais aussi le dialogue social. Réorganisation, flexibilité, … génèrent des effets sur la santé mentale des collaborateurs.
Au niveau de la personne, au-delà de nécessaires aménagements de poste c’est de changement de regard dont il est question.

Alors que l’on valorise les acquis de l’expérience, qu’en est-il des acquis de l’épreuve ?
Flexibilité – Résolution de problème – Ouverture d’esprit – Responsabilité – Audace …
La prise en compte de l’ensemble des vulnérabilités au sein d’un service, d’une collectivité, d’une entreprise permet, tel le REX (retour sur expérience) de repérer un ensemble de « soft-skills » précieux pour la performance globale.

Si nous ne devions nous concentrer que sur un seul et unique levier, c’est sur celui de la qualité du lien et de son maintien sur la durée, qu’il nous faut mettre toutes nos forces.

Mais il convient d’apprendre à le faire dans un cadre adapté et qui mobilise non pas l’injonction de la résistance mais bien l’accompagnement patient de la résilience.

L’impulsion nécessaire de l’encadrement 

tous ensemble

 

Les managers et les dirigeants des organisations sont un atout essentiel.
Ils reconnaissent la primauté du facteur humain dans la réussite des projets.
Cependant, parler de vulnérabilité dans le monde du travail est un sujet complexe, abordant des situations parfois intimes, ou à la marge du rapport entre travail et vie privée.
Beaucoup ne savent pas comment changer pour répondre à leur envie de mettre en œuvre une stratégie reposant sur le facteur humain.

Comment sortir d’une lecture court-terme de la performance ? Comment inclure des critères de performance solidaire et d’entraide ? Peut-on, doit-on, être présent auprès de chaque collaborateur lorsqu’il est confronté à une situation traumatisante, alors que l’organisation doit continuer à produire ?

Chaque manager est face à ce dilemme.
Comment concilier l’un et l’autre, l’humain par nature vulnérable et la performance collective visant à satisfaire des critères d’efficience ?
Cherchant une solution sans réinterroger les fondements de la performance réelle de l’organisation, ils poussent à la résistance vernie de dispositifs qui finalement ne viennent pas modifier la relation réelle à la performance… alors qu’elle nécessite des hommes et de femmes engagés et pleinement conscient de leur environnement pour mieux s’y adapter.

Ce système est le contraire d’une économie de la résistance. En étant à l’écoute des capacités de tous, quelle que soit la situation de vie, les organisations sauront mieux les associer pour répondre à des besoins de service ou de produits à peine perceptibles mais réellement nécessaires.  

« re-panser » la performance

adaptable

 

La crise est une occasion « extra-ordinaire » de repenser structurellement le travail et la performance tant elle permet d’exercer sa responsabilité et de sortir de schéma de culpabilisation.

La fonction RH est à l’interface de ces transformations et de leurs impacts humains.
Porteurs d'une approche de la performance basée sur la prépondérance du facteur humain comme levier de la performance globale, les DRH sont souvent les leviers de la transformation des organisations ou les sentinelles du facteur humain.
Ils sont aussi des acteurs de dispositifs innovants dans les organisations et des coordonnateurs des acteurs internes et externes du soutien aux hommes et aux femmes au travail.

De manière opérationnelle et en nous inspirant du processus de résilience, plusieurs étapes peuvent être accompagnées.
Lors d’une « reprise », chaque actif, dirigeant et salarié, est en situation de « convalescence » plus ou moins aggravée. Certains auront été « sur le pont », d’autres « dans la cale ». La qualité des liens et l’organisation du travail auront été - et seront de nouveau - mises à rude épreuve.

Pour surmonter la difficulté, (re)trouver le bon cap et éviter les naufrages, il conviendra non seulement de « refaire équipage » et d’identifier comment se porte chacun des membres de l’équipage… mais aussi de révéler et de partager les apprentissages.

Des formations peuvent se concentrer sur les enjeux et les compétences nécessaires pour soutenir la résilience professionnelle, notamment au niveau de la posture managériale qui fait office de « tuteurs » au quotidien.

Des espaces collectifs et des temps d’échange de pratiques peuvent utilement soutenir la performance et la qualité de vie au travail, de même que des activités annexes, mais non moins indispensables, comme l’incitation à l’activité physique ou des actions de prévention santé.

Chaque occasion peut servir de prétexte à organiser un temps propice à la prise de recul, de type conférence brève et participative, pour favoriser l’expression et l’identification d’indicateurs précieux pour construire un accompagnement à la résilience professionnelle sur mesure.

Des « tables ouvertes » de codéveloppement peuvent également être proposées pour partager les bonnes pratiques du télétravail ou autres sujets d’actualité et permettre ainsi de tisser de précieux réseaux d’entraide décloisonnés…

Enfin des activités extra professionnelles et conviviales doivent continuer à être encouragées et proposées (yoga, sophrologie, nutrition, cours de langue…).

Chaque occasion de nouer et soutenir le lien viendra muscler la capacité de résilience individuelle et collective.

Combien d’organisations font du droit à l’erreur un critère important de performance car il revient à valoriser le droit à l’essai ?

Une organisation résiliente apprend des épreuves qu’elle traverse et accompagne ses collaborateurs à les valoriser.

La responsabilité sociétale est au cœur de toute les démarches d’engagement.
C’est un terreau fertile pour permettre la résilience professionnelle à titre individuel, collectif et organisationnel… et pour bâtir une performance plus durable et solidaire.

Une seule certitude : le chemin de la résilience professionnelle débute en chacun de nous et nous pouvons agir.

En savoir plus sur la résilence professionnelle avec envie2resilience

randonnée

 

 

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