Lucie Rouet - LOUIS : Congé menstruel et bonnes pratiques de QVT chez LOUIS

Congé menstruel et bonnes pratiques de QVT chez LOUIS

MANAGEMENT RH / QVT ||
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12/10/2022
Lucie Rouet  - LOUIS
Lucie Rouet
Responsable communication
LOUIS

LOUIS, fabricant écoresponsable de mobilier de bureau en bois pour les entreprises de Toulouse, a instauré un congé menstruel le 8 mars 2022. Une mesure adoptée à l’unanimité, qui a amélioré la qualité du travail des femmes de l’entreprise. Lucie Rouet raconte la genèse du projet.

Qu’est-ce qu’un congé menstruel ?    
Il s’agit d’un jour de congé payé supplémentaire que les personnes menstruées de l’entreprise peuvent poser une fois par mois pour se reposer pendant les règles. Il peut se poser le jour même. Il n’y a pas besoin d’aller voir un médecin pour obtenir un justificatif médical. Le congé est payé par l’entreprise, il n’y a donc pas de perte de salaire. Il a été instauré chez nous le 8 mars dernier. C’était évidemment symbolique, pour la journée internationale du droit des femmes.

Pourquoi une telle mesure ? Comment est-elle appliquée aujourd’hui chez LOUIS ?
Il y a quelques mois, nous nous sommes aperçus qu’une ébéniste de l’entreprise était régulièrement absente. A cause de menstruations trop douloureuses, elle était systématiquement contrainte de poser un congé payé pour se reposer chez elle. En faisant des recherches sur les nouveaux modes de travail qui existent dans le monde, j’ai appris que le Japon avait instauré le congé menstruel en 1947.

Je me suis dit qu’il fallait essayer chez LOUIS. Il y eut tout un process de construction de projet. J’ai convoqué toutes les femmes de l’entreprise pour déterminer le nombre de personnes qui en auraient potentiellement besoin.

Depuis, la mécanique est huilée. Tous les mois, chaque femme de la société remplit un calendrier (une page privée entre elles et les managers.ndlr)  pour définir les dates potentielles de règles et estimer les absences. Le manager peut être prévenu le jour même. Et pour les femmes qui le souhaitent et le peuvent, un jour de télétravail est aussi possible.

Comment ce congé a-t-il été perçu et accueilli dans l’entreprise ?    
Comme c’est un sujet assez tabou, les garçons ont d’abord baissé la tête. Pour les collègues, c’était tout nouveau. Les femmes ont toujours appris à s’en cacher. La direction s’est montrée très ouverte, mais demandait un consensus au sein de l’entreprise. Ce fut un travail de plusieurs mois, fait de pédagogie et de débats. Finalement, une charte de consentement a été rédigée. En deux jours, elle avait été signée par tous les collègues de l’entreprise.

LOUIS met en avant sa volonté de garantir une « équipe heureuse ». Comment vous-y prenez-vous ?
A l’origine, cette initiative a débuté à l’issue d’une de nos réunions « Ask me anything ». Pendant au moins une heure, deux fois par an, nous pouvons aborder n’importe quel sujet et exiger une réponse transparente de notre fondateur. C’est lui qui m’a demandé de construire cette nouvelle pratique.

Chez LOUIS, nous essayons d’être innovants dans nos pratiques. La QVT et le bien-être au travail sont inclus dans notre culture d’entreprise. Le but est que tout le monde se sente bien dans l’entreprise, et cela passe par ce type de dispositif.

Mais d’autres mesures ont été prises en ce sens. Pour les femmes, cela fait quatre ans que des protections périodiques ont été introduites gratuitement dans les toilettes. Plus généralement, nous essayons d’adapter notre façon de travailler. Nous avons par exemple investi dans des outils moins lourds à porter. Ce sont des petits détails qui changent la qualité de vie au travail, pour tous.