Stéphanie Pauzat - CPME : « Les dirigeants de TMP/PME ont envie de reprendre, ils ont envie d’y aller ! »

« Les dirigeants de TMP/PME ont envie de reprendre, ils ont envie d’y aller ! »

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Santé / Qualité de vie au travail
/
12/02/2021
Stéphanie Pauzat - CPME
Stéphanie Pauzat
vice-présidente déléguée
CPME

Même s’ils sont inquiets pour la pérennité de leur entreprise, les dirigeants de TPE/PME sont majoritaires à garder le moral, selon la CPME. Nous avons interrogé, Stéphanie Pauzat, vice-présidente déléguée de la confédération pour en savoir plus.

Potentiel troisième confinement, aides multiples et variées, règles changeantes… le contexte actuel peut apparaitre plutôt lourd pour les dirigeants de TPE/PME. Qu’en est-il réellement ?
Le Confédération des PME a réalisé une enquête du 7 au 20 janvier 2021, à laquelle 2374 dirigeants ont répondu. On y apprend que pour 1 chef d’entreprise sur 2 estime ne pas être en capacité de supporter un troisième confinement, 54% des dirigeants interrogés craignent pour la pérennité de leur entreprise et 52% d’entre eux connaissent une importante dégradation de leur trésorerie.  Mais en dépit des difficultés, nous remarquons aussi que même si les TPE/PME sont fortement impactées par la crise, leurs dirigeants gardent le moral. Ils sont optimistes à 23% et résignés à 42%.

Comment cet optimisme se manifeste-t-il ?
Là où on sent les chefs d’entreprise optimistes c’est quand ils se disent prêts à se mettre autour de la table avec la médecine du travail pour organiser des vaccinations au sien de leur entreprise. Tout n‘est pas perdu, ils sont prêts à faire ce qu’il faut pour organiser de la vaccination au sein de leur entreprise.

Qu’est-ce qui aujourd’hui inquiète les chefs d’entreprise ?
L’absence de visibilité. Pour les entreprises qui sont en activité, c’est la date de la reprise « en mode normal » et pour celles qui sont arrêtées – comme les restaurateurs, les salles de sport, les métiers de l’événementiel, du tourisme… - c’est la date de la reprise. Personne n’est en mesure de se projeter dans quelque chose de positif.

On constate que seuls 10% des dirigeants de TPE/PME connaissent les modalités du plan de relance dont elles peuvent bénéficier. Est-ce que c’est les chefs d’entreprises savent tous à quoi ils ont droit ?
Les mesures d’aide de l’Etat changent tout le temps. C’est bien puisqu’elles évoluent, elles s’adaptent au besoin des entreprises, mais par contre, les dirigeants ne savent plus ce à quoi ils ont droit, comment, jusqu’à quand, etc. C’est notre mission à nous - la CPME notamment - d’amener ce type d’infos, mais le fait que ça change régulièrement apporte un certain flou et une certaine inquiétude.
Le problème c’est aussi le temps d’application des mesures. Par exemple, Bruno Le Maire a fait une annonce en décembre sur le fond de solidarité qui change. Mais cela ne sera appliqué qu’un mois, un mois et demi plus tard. C’est court, mais malgré tout cela crée des confusions, des incertitudes et des déceptions auprès des entreprises qui en font des demandes et se les voient refusées parce qu’elles ne sont pas réalisées au bon moment.

Comment les chefs d’entreprise envisagent l’avenir ?
Aujourd’hui, toutes les entreprises qui rencontrent des difficultés sans un peu en suspension entre les aides de l’Etat, les assignations URSSAF… et elles se disent « on va attendre de voir ce qu’il se passe ». Un tiers des dirigeants ont d’ailleurs le sentiment que leur activité est « sous perfusion » de l’Etat.
Tout le monde a envie de reprendre à la normale, mais on ne pourra pas reprendre à une activité au même niveau que 2019 par exemple, il y aura une période de latence, le chiffre d’affaire sera moindre. D’où la nécessité que les dirigeants de TPE/PME soient soutenus pendant ce temps de reprise.