Les autres risques associés à la conduite du véhicule

DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || Management SST / 07/03/2014

La conduite peut sembler anodine pour la santé. Or, au-delà des risques de dommages corporels en cas d’accident de la route, le conducteur est exposé, souvent sans en être conscient, à beaucoup d’autres risques : physiques, posturaux, chimiques ou psychosociaux. Leurs effets sur la santé peuvent être aggravés par des expositions professionnelles importantes ou de longue durée et par certains comportements individuels (tabagisme, alimentation non équilibrée, consommation de médicaments ou de drogues…).

Risques physiques

Le conducteur est exposé aux vibrations du véhicule. Le niveau d’exposition à ces vibrations est lié à la vitesse moyenne de conduite, ainsi qu’au type de véhicule, à la motorisation, à la période de circulation… Cette exposition pourrait favoriser la survenue de douleurs au niveau de la colonne vertébrale (rachialgies).
Il est également exposé au bruit (moteur, circulation…). L’utilisation de la radio et l’ouverture de la fenêtre seraient les deux éléments augmentant le plus cette exposition au bruit (d’après une étude canadienne).TMS Il y a donc un risque de perte auditive (avec une perte auditive plus importante à gauche qu’à droite).

Notons que l’exposition à la chaleur, en période estivale, dans des véhicules non climatisés, constitue un risque avéré. A partir d’une température de 30 °C à l’intérieur de l’habitacle, les capacités du conducteur (vitesse de réaction, vigilance…) se dégradent, ce qui peut provoquer des accidents. Or, ces valeurs de températures sont très rapidement atteintes derrière un pare-brise.

Enfin, l’exposition à la lumière des phares, à leur réfléchissement sur des routes mouillées ou enneigées peut engendrer une fatigue visuelle.

Risques liés aux postures de travail

La position sédentaire de conduite pendant la totalité ou la plus grande partie du temps de travail expose à des risques connus : troubles musculosquelettiques (TMS) affectant principalement le cou, les épaules et le dos, maladies cardio-vasculaires ou digestives…

De plus, les passages rapides d’une position de conduite assise et immobile prolongée à une posture debout avec, dans certains cas, des tâches de manutention (chauffeurs-livreurs par exemple), peuvent être un facteur aggravant.

Risques chimiques

Tous les salariés qui conduisent régulièrement en milieu urbain sont particulièrement exposés aux gaz d’échappement de la circulation automobile, aux vapeurs de carburant et de benzène (l’essence sans plomb et le gazole peuvent en contenir jusqu’à 1%) lors du remplissage du réservoir. Ces vapeurs d’essence agissent sur le système nerveux et peuvent provoquer des troubles graves de la formule sanguine. Il est à noter que les effluents du carburant diesel et le benzène sont des cancérogènes avérés.

Enfin, les conducteurs sont susceptibles d’être exposés aux risques liés à la nature du chargement, à une exposition aux émanations, fuites, renversement ou autre exposition accidentelle.

Risques psychosociaux

BouchonsAu stress lié aux contraintes professionnelles (organisation du travail, respect des délais…), s’ajoute le stress dû à la conduite elle-même (vigilance permanente, conditions de trafic ou météorologiques…). Conduire pour le travail expose donc à un risque de stress chronique avec ses conséquences sur la santé (dépression, anxiété, troubles du sommeil ou de l’alimentation, ulcères, TMS, maladies cardio-vasculaires, accidents vasculaires cérébraux…).

Les risques de violence ou d’agression ne sont pas non plus négligeables dans certains secteurs (transports de fonds ou de cargaisons ayant une valeur marchande importante).

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