Rapport de la Cour des Comptes sur la sécurité privée : l'USP et le SNES réagissent de concert

rapport sécurité privée
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Prévention intrusion / malveillance
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12/02/2018

La Cour des Comptes a publié la semaine dernière un rapport à la fois critique et ambitieux sur le secteur de la sécurité privée et sa régulation par l’État, suscitant une réaction immédiate des deux principales organisations professionnelles représentatives du secteur.


Selon le SNES et l'USP, le rapport public annuel 2018 de la Cour des Comptes, et notamment  sa partie " Les activités privées de sécurité : une contribution croissante à la sécurité publique, une régulation insuffisante " est le signe en premier lieu de l’intérêt renouvelé des pouvoirs publics pour la sécurité privée, reconnue comme partenaire à part entière de l’État dans sa mission régalienne de sécurité intérieure.

Le rapport pointe à juste titre le problème de l’atomisation du secteur, de la concurrence sévère qui conduit à des prix bas et des marges moyennes de 1%. Cet état du marché grève les marges de manoeuvre des entreprises pour financer la montée en qualité de l’offre.

Le rapport reconnaît notamment que « Les donneurs d’ordre publics entretiennent la faible qualité des  prestations fournies en retenant fréquemment à l’issue des appels à la concurrence les entreprises les moins-disantes et pas forcément les mieux-disantes. » C’est là un réquisitoire de longue date des organisations professionnelles qui se voit légitimé par la Cour des comptes : l’aspect qualitatif des prestations doit être mieux valorisé par les acheteurs publics comme privés. Au-delà, il est nécessaire de sortir de la logique du seul coût horaire.
À ce titre, le SNES et l’USP soutiennent avec enthousiasme et grand espoir de rapide mise en oeuvre la proposition d’une responsabilisation des donneurs d’ordre.

Parmi les pistes de professionnalisation du secteur évoquées, le développement de perspectives de carrière ainsi que le développement du management intermédiaire sont des idées partagées par l'ensemble du secteur. Les entreprises souhaiteraient pouvoir mettre en oeuvre ces évolutions, mais l’augmentation inévitable du coût des prestations que cela entraînera est aujourd'hui incompatible avec la spirale déflationniste que connaît le marché.

Le rapport revient également sur des insuffisances dans la régulation ou le contrôle de la profession de la part du CNAPS. Le renforcement du contrôle de l’accès à la profession, la lutte contre la fraude et la meilleure sécurisation des cartes professionnelles sont de la compétence exclusive du CNAPS et les entreprises sont demandeuses d’une véritable rigueur dans les contrôles afin que la carte professionnelle constitue une véritable garantie.
Dans leur communiqué, l'USP et le SNES affirment leur soutien aux efforts du CNAPS en faveur de la régulation et de la moralisation du secteur : " La volonté de renforcer la tutelle du Ministère de l’Intérieur reviendrait à casser le modèle du CNAPS, qui a pourtant fait ses preuves et considérablement gagné en maturité au cours de ses six années d’existence, grâce à un dialogue responsable et équilibré entre les acteurs de la sécurité en France."

Les deux organisation professonnelles appellent enfin à l’instauration d'un " Plan de modernisation  pour d’une part aider au financement des formations, d’autre part développer l’intégration de technologies dans l’offre et enfin renforcer l’encadrement intermédiaire. C’est ainsi que nous répondrons pleinement au souhait du ministre, tel que mentionné récemment lors des 5 e Assises de la sécurité privée, de voir s’établir un continuum de sécurité entre les forces publiques, les polices municipales et la sécurité privée au profit de nos concitoyens."