Des urgences sous haute tension

DOSSIER
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Prévention intrusion / malveillance / 27/10/2015

Par définition lieu de passage, d’accueil permanent et ouvert à toutes les souffrances, crises, stress et frustrations, il est logique qu’un nombre important de déclarations émanent de ces services.
Les manifestations de violence y sont de nature et gravité différentes ; sous forme d’agressions verbales, elles sont quotidiennes (69% d’injures et de menaces), et les agressions physiques y sont nombreuses (31%)

urgences

A la différence du secteur psychiatrique confronté aux problèmes de violence principalement en journée, les urgences sont affectées de jour comme de nuit.
Le personnel hospitalier en est la principale victime, mais l’agression n’est pas toujours le fait du seul patient. Interfèrent également accompagnateurs et intrus, étrangers à la demande de soins.

Les raisons conduisant à ces violences sont dans tous les cas similaires : attentes, incompréhension sur les priorités (gravité des cas et non pas ordre d’arrivée des patients), inquiétudes sans réponse de la part des personnels, prise en charge des populations à risque (éthylisme, toxicomanie, psychiatrie…), conception architecturale inadaptée, installations défectueuses (distributeurs en panne, toilettes hors service), organisation perfectible.

Il apparaît que deux périodes ressortent en pic de violences en termes de volume, la fin de matinée et le milieu d’après-midi. Ces pics correspondent à des périodes de forte activité pour les urgences. Les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche, si elles ne représentent pas un volume particulier de déclarations, représentent un facteur de risque plus important pour les soignants. En effet, ces nuits, il apparaît clairement une surreprésentation des patients sous l’emprise de l’alcool et de drogues qui sont des facteurs importants de passage à l’acte violent. Ces risques particuliers caractéristiques sont bien connus des soignants. Des mesures particulières sont souvent prises, comme le renforcement des équipes, le recrutement de médiateurs, d’agents de sécurité ou de maîtres-chiens.
Les violences aux urgences sont particulièrement mal vécues par les soignants même si la proportion de violences physiques (20%) est faible par rapport à d’autres secteurs. Aux urgences, les violences sont peu liées à la pathologie du patient. Elles sont souvent importées ou la conséquence de facteurs multiples dont sont la cible les personnels présents.

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