Eric SUZANNE - MAIRIE DE TOULOUSE : Nous avons impulsé une action d'envergure en faveur de la prévention du risque agression

Nous avons impulsé une action d'envergure en faveur de la prévention du risque agression

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01/12/2008
Eric SUZANNE - MAIRIE DE TOULOUSE
Eric SUZANNE
Responsable du pôle Gestion Préventive
MAIRIE DE TOULOUSE

Pouvez-vous nous présenter la politique de prévention des risques professionnels de la Mairie de Toulouse ?

Nous sommes confrontés à la gestion des risques inhérents à une grande ville française : la 4e au niveau démographique. La ville de Toulouse est une vaste entreprise publique. Les risques professionnels sont donc très divers : risques chimiques, routiers, de chutes de hauteur, psychosociaux...
La réglementation européenne nous impose la rédaction du Document Unique depuis 2001. Nous nous sommes donc attelés à une opération d'évaluation et d'analyse des risques professionnels de façon à faire émerger des priorités. Certains axes nécessitent un arbitrage budgétaire important et doivent être classés en fonction de la gravité et de la fréquence d'exposition du risque. Nous avons également des thématiques de prévention récurrentes, faisant l'objet de campagnes de sensibilisation constantes : le port des E.P.I, l'hygiène et le lavage des mains, ...


La Mairie de Toulouse se distingue également par une démarche active et ciblée de prévention du risque agression, lequel constitue un risque psychosocial. Dites-nous en un peu plus.

En effet, nous avons impulsé, depuis septembre 2007, une action d'envergure en faveur de la prévention du risque agression. Le plan de formation s'échelonne sur trois ans. A l'origine de ce projet : les émeutes urbaines de 2005. Nos agents travaillant en zone urbaine sensible avaient alors été agressés verbalement et physiquement. Nous avons, par ailleurs, constaté que les personnels des mairies annexes sont soumis à des agressions verbales courantes. Ainsi, nous avons établi un cahier des charges et créé une formation sur mesure avec un cabinet privé. Le Fonds National de Prévention nous a accompagnés financièrement. Les agents sont réunis par zone géographique (cette formation fondée sur une approche par territoire est inédite), hors présence de la hiérarchie : ils sont ainsi plus libres de parler de leur ressenti. Nous sommes bien conscients que cette action ne constitue pas une solution magique : elle ne réglera pas tous les problèmes. En revanche, elle a permis aux agents de se sentir plus écoutés par la D.R.H et aux directions de bénéficier d'une réelle analyse des difficultés qu'elles rencontrent. La démarche nous apprend également à accueillir et aborder différemment le public afin de désamorcer l'agressivité.


Vous présenterez ce retour d'expérience lors d'une conférence sur Préventica ?

Oui, le salon nous donne l'opportunité de parler de notre expérience en matière de gestion du risque agression, malheureusement trop peu souvent abordé. Mais attention, nous restons humbles et pragmatiques sur le sujet car, socialement, tout est possible aujourd'hui. Malgré une réelle prise de conscience et connaissance des problèmes, nous ne sommes pas à l'abri de l'agression, quelle que soit sa nature et sa gravité.
Ce n'est pas la seule raison de notre présence les 4 et 5 février prochains. En effet, nous voulons favoriser la visite du salon par les agents. Dans chaque direction le souhaitant, des délégations s'y rendront à l'initiative des responsables de service. Il s'agit pour nous d'une véritable opportunité d'échange et de rencontre avec les professionnels de la prévention, les industriels mais aussi avec d'autres collectivités territoriales. L'expérience des autres est toujours intéressante.
Préventica est un salon essentiel pour nous : néanmoins, la meilleure des volontés doit être suivie d'un véritable investissement politique (tout n'est pas budgétaire) pour être suivie d'effets sur le terrain. C'est pourquoi nous n'avons de cesse d'agir pour faire de la prévention une priorité.