Hubert SEILLAN - PREVENTIQUE : AZF, le temps des questions…

AZF, le temps des questions…

|| Risques majeurs
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15/10/2012
Hubert SEILLAN - PREVENTIQUE
Hubert SEILLAN
Directeur de la revue
PREVENTIQUE
Après la publication en août dernier par la revue Préventique d’une expertise remettant en cause la thèse officielle de l’accident chimique, Hubert Seillan revient en exclusivité pour Préventica sur la bombe médiatique qu’il a lancée et les suites qu’il compte donner.

Tout d’abord, revenons aux origines de la publication de ce dossier par votre revue.
Comment avez-vous été convaincu de publier cette étude qui va à l’encontre de la thèse officielle, d’ailleurs validée par le jugement en appel de la cour de Toulouse le 24 septembre dernier ?
Notre revue Préventique s’est depuis l’origine positionnée sur l’analyse des accidents industriels ou environnementaux pour en comprendre les causes, la succession des faits et mettre à jour le retour d’expérience que ces accidents apportent en termes de maîtrise des risques. Nous nous appuyons sur des experts scientifiques de haut niveau, universitaires ou industriels, reconnus pour la qualité de leurs travaux et nous sommes tout sauf fantaisistes dans notre approche.
Déjà en 2009, j’avais publié un premier ouvrage sur la catastrophe AZF dans lequel j’exposais mon scepticisme sur la thèse de l’explosion due à un mélange accidentel de produits chimiques. Cet ouvrage faisait suite à une série d’analyses d’experts en chimie publiés dans la revue.
Lorsqu’en juillet 2012, Laurent Jacob, polytechnicien et ingénieur de l‘Armement, est venu me trouver avec les résultats des travaux qu’il avait menés, j’ai considéré qu’il était de mon devoir de les publier. La valeur des personnes qui ont participé à ce groupe de travail, la qualité de la méthode et de l’analyse des différentes hypothèses étudiées donnaient une forte crédibilité à ce nouveau scénario.


Que s’est-il passé à la suite de cette publication qui a trouvé un fort écho médiatique ? Quelles ont été les réactions ?

J’ai été moi-même submergé par le tsunami médiatique que cette publication a provoqué : une avalanche de courriels, d’appels téléphoniques, de courriers… Les réactions ont été de 2 ordres. Nous avons reçu de nombreux témoignages de curiosité attentive si ce n’est bienveillante de la part de journalistes, témoins, victimes, professionnels de la prévention et de la sécurité qui ont compris notre démarche dans un dossier où de nombreuses zones d’ombre persistent. Mais à l’opposé, nous avons dû faire face à des réactions de dénigrement à la limite de la violence de la part de certaines parties civiles et d’une certaine presse, notamment toulousaine.
Depuis les choses se sont calmées. Notre intention n’était en aucun cas d’intervenir dans la procédure judiciaire mais de proposer un modèle, basé sur une analyse scientifique rigoureuse que je crois exemplaire au plan de la rigueur. Ce travail constitue un apport extrêmement intéressant en termes de méthodologie de prévention.


Comptez-vous donner des suites à cette première publication ?

Oui, bien sûr. Nous devons à nos lecteurs des explications par rapport à ce qu’ils ont pu lire çà et là dans la presse. Par ailleurs, certains des témoignages que nous avons recueillis nous ont permis de continuer à étayer les hypothèses que nous avons avancées. Aussi dans le prochain numéro de Préventique à paraître fin octobre, nous publions un dossier complémentaire d’éclaircissements et de questionnements qui permettra à nos lecteurs de mieux apprécier les tenants et les aboutissants de toute cette affaire. J’ajoute que j’invite tous ceux qui ont une explication construite sur un raisonnement scientifique à nous faire part de leurs analyses. Nous publierons leur contribution.

 

Parmi les sujets présentés dans le prochain numéro de Préventique
(sortie le 25 octobre) :
Magazine Préventique

- AZF, le temps des questions
- Suicides, le travail protège !
- Fukushima, analyse d’experts

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