Béatrice Revol - AON France : La cohésion d'équipe, comme remède à la pénibilité

La cohésion d'équipe, comme remède à la pénibilité

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Organisation du travail
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26/05/2016
Béatrice Revol - AON France
Béatrice Revol
Senior HR BP and Labour Relation Expert
AON France

AON, groupe mondial de courtage d'assurance et de conseil en ressources humaines, a toujours considéré le bien-être de ses salariés comme facteur de performance de l'entreprise. Sa filiale française, AON France, a signé le 1er mars 2016 un accord sur la Qualité de Vie au Travail, marquant ainsi un engagement accru sur l'égalité professionnelle, la diversité et la pénibilité.
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L'accord QVT signé par AON France est-il inspiré par la gouvernance mondiale du groupe ?
Il est vrai que le groupe attache beaucoup d'importance aux valeurs de cohésion, d'entraide et d'épanouissement au travail. Ces valeurs sont présentes dans la politique RH européenne que nous déclinons, en gardant la latitude de travailler sur des axes propres à chaque pays.
La Direction France a été complètement renouvelée en 2009, ces changements ont eu lieu dans un contexte de difficultés financières pour la filiale France et ont été l'occasion de repenser complètement notre politique de ressources humaines avec une volonté de concilier performance de l'entreprise et bien-être au travail.
Depuis 2010, tous nos managers sont ainsi formés à la détection et à la prévention des risques psychosociaux, tant au niveau des aspects juridiques que médicaux. L'équilibre vie privée/vie professionnelle fait désormais partie des items abordés lors des entretiens annuels d'évaluation.
Néanmoins nous avons dû faire face à des problématiques de risques psychosociaux, plus particulièrement sensibles au niveau de notre  implantation marseillaise. C'est dans ce cadre que se sont bâtis les prémices de notre futur accord QVT.

Expliquez-nous plus précisément la genèse de cet accord Qualité de Vie au Travail
Suite à ces problématiques de RPS, nous avons réfléchi en partenariat avec la médecine du travail et les partenaires sociaux à la mise en œuvre d'actions curatives au niveau de notre site de Marseille. C'est ainsi que fin 2010 une enquête WOCCQ a été réalisée à Marseille, puis déclinée à Paris en 2011. Ce diagnostic des facteurs de stress ressenti chez Aon a permis de déployer un plan d’actions à Marseille.
Mais le Comité de Pilotage a alors voulu aller plus loin. Cette réflexion a été concomitante à l’extension de l'ANI de juin 2013, incitant les entreprises à négocier sur la QVT. Nous nous sommes donc saisis de ces nouvelles dispositions pour que l'entreprise s'engage de façon encore plus marquée.

Quelles sont les spécificités de cet accord ?
L'ADN d'AON, c'est la cohésion d'équipe. D'ailleurs AON en gaëlique veut dire unité. En préambule de cet accord, nous rappelons que les acteurs de la Qualité de Vie au Travail sont bien sûr le management, la DRH, la médecine du travail et le CHSCT mais nous considérons également que les collaborateurs sont des acteurs essentiels de la qualité de vie au travail. Leur comportement, notamment dans les situations d'incivilité, et leur mode de communication les uns vis-à-vis des autres influe positivement ou négativement certains facteurs de risques psychosociaux et notamment le stress. Cette prise de position est assez innovante.
Concernant la pénibilité, dans une activité de services telles que la nôtre, il n'y a pas de pénibilité physique. Néanmoins le sentiment de pénibilité peut être fort, voire entraîner progressivement des atteintes physiques. Sur ce chapitre, l'accord QVT insiste sur le renforcement de la cohésion comme facteur de prévention de la pénibilité. AON France s'engage ainsi à soutenir les actions permettant de renforcer la cohésion au sein des équipes : cohésion dans le travail, mais aussi cohésion dans l'effort, à travers la promotion des pratiques sportives, ou cohésion dans la solidarité pour les collaborateurs s'engageant ensemble dans des actions caritatives.