Suicides à Areva la Hague : l’Etat met en demeure la direction d’agir

MANAGEMENT RH / QVT || RPS / Incivilité / Santé mentale
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25/10/2012
"Taux de fréquence des suicides" des salariés du site "trois fois supérieur à la moyenne de la Manche"…



"Taux de fréquence des suicides" des salariés du site "trois fois supérieur à la moyenne de la Manche"… C’est le chef de la santé au travail de Areva NC La Hague qui le souligne dans le rapport d’activités 2011 de l’établissement. "L'état de la santé mentale des salariés se dégrade de façon accélérée depuis deux ans", ajoute-t’il.
Ces derniers mois, les syndicats avaient averti à plusieurs reprises que l'usine, où Areva emploie directement 3.000 personnes, et qui concentre la plus grande quantité de matière radioactive en Europe, connaissait un nombre préoccupant de suicides de salariés, chez eux dans la plupart des cas.
L'unité territoriale de la Manche de la DIRECCTE a donc mis en demeure la direction par courrier transmis au CHS le 8 octobre de mettre en place « un plan d’action permettant l’évaluation et la maîtrise de la charge mentale et physique de travail »

La sûreté des installations menacée ?
Le texte invoque des "risques pour la sûreté des installations".
"Les éléments présentés démontrent l'importance de la charge mentale et physique pour certains salariés qui génèrent des risques pour leur santé et leur sécurité et des risques pour la sûreté des installations", écrit Mme Lesdos, directrice de l’Unité Territoriale de la Manche de la DIRECCTE.
"Un volume d'heures supplémentaires conséquent a été déclaré en 2011 par des salariés non cadres du service dans lequel un salarié non cadre s'est suicidé en janvier", relève encore la direction du travail.
L’Etat demande donc en outre à Areva La Hague de "ramener la durée du travail sur site et hors site du personnel aux limites maximales légales" et de "mettre en place un système d'enregistrement automatique du début et de la fin de chaque période de travail".

La réponse d’AREVA
Par communiqué de presse en date du 17 octobre 2012, la direction d’AREVA se défend et indique que l’établissement de la Hague a engagé dès 2004 un plan d’action préventif des risques sociaux. Par ailleurs, pour mesurer le risque de stress au travail, un cabinet spécialisé STIMULUS avait été mandaté en 2010 pour mener une étude qui montre que « les résultats de l’établissement de la Hague sont meilleurs que ceux de son panel de référence en matière de stress au travail »
A la suite de cette mise en demeure, la direction d’AREVA confirme qu’elle va prendre contact avec les organisations syndicales afin d’envisager la renégociation de l’accord sur le temps de travail qui a été signé en 2000.