Hommage aux victimes de l’attentat du 7-01-15

Charlie Hebdo
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Sécurité des lieux
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08/01/2015
Journalistes, dessinateurs de Charlie Hebdo, policiers et autres personnes.

7 janvier 2015, cette date vaut titre car elle sera désormais la marque sanglante de l'affirmation d'une rupture dans les menaces qui visent notre société. Elle fait suite à bien d'autres et notamment à celle du 11 septembre 2001, mais elle s'en distingue par son caractère ciblé. C'est à un journal, à un journal satyrique, donc au principe de la liberté d'expression que le terrorisme a porté son attaque. C'est nouveau car jusqu'ici, les victimes de ses actions n'étaient pas choisies en considération de leurs qualités, c'était leur nombre qui comptait. On pouvait parler de terrorisme aveugle. Il nous faudra désormais envisager un terrorisme ciblé.

Il y a quelques mois, en Algérie, la décapitation d'Hervé Gourdel a été sans aucun doute possible vécue très douloureusement par nos concitoyens, mais elle est intervenue dans le cadre d'une prise d'otages aveugle. Sa signification ne pouvait pas être tout à fait la même. 12 victimes, dont certaines célèbres, c'est un fait fortement sensible. Un journal, c'est une idée accrochée au principe de liberté, qui est la valeur première des démocraties. Le tout explique la réaction exceptionnelle qui a suivi. L'événement interroge. Disposons-nous d'informations sur des menaces visant d'autres cibles aussi porteuses de valeurs civilisatrices?

En portant atteinte au cœur de notre civilisation, nos ennemis nous tendent un piège conduisant à penser qu'il s'agit d'une guerre légitime et afin que nous les considérions comme des tenants de l'Islam. Ainsi, y tomberont tous ceux qui accorderont le moindre crédit à l'explication par une guerre de civilisation. Mais si le piège est dévoilé, il deviendra un piège pour ceux qui l'ont mis en place. Il sera alors clair qu'ils ne sont rien d'autres que des criminels.

Hubert Seillan
Rédacteur en chef de la revue Préventique