Comment rendre l’éclairage de son bureau plus agréable ?

AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Aménagement des espaces
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09/11/2011
En matière d’éclairage, il est impératif d’être vigilant aux principes suivants : Donner la priorité à l’éclairage naturel - Assurer un niveau d’éclairement suffisant - Éviter l’éblouissement et les rayonnements gênants...



En matière d’éclairage, il est impératif d’être vigilant aux principes suivants :

- Donner la priorité à l’éclairage naturel
- Assurer un niveau d’éclairement suffisant
- Éviter l’éblouissement et les rayonnements gênants
- Assurer la bonne maintenance des installations
- En fait, il s’agit de combiner quantité et qualité de lumière

L’éclairage des postes de travail sur écran requiert une attention particulière. En effet, la concentration visuelle mise en œuvre lors du travail sur écran expose le salarié à une fatigue oculaire, mais aussi posturale, si l’éclairage n’est pas adapté.
La lumière doit assurer le confort visuel, mais également créer une ambiance. Pour stimuler la vigilance et l’activité des personnes, un niveau élevé d’éclairement sera défini. En revanche, un faible niveau d’éclairage créera une atmosphère plus intime propice au repos et à la détente. Le décret nº 83-721 stipule que « l’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent et permettre de déceler les risques perceptibles à la vue. Les locaux de travail doivent autant que possible disposer d’une lumière naturelle suffisante ».

 

Pourquoi s’éclairer au bureau ?

Afin de bien comprendre ce qu’est la vision et ainsi installer un éclairage de bureau adéquat, il convient de fournir quelques explications. La majeure partie de notre appréhension du monde extérieur passe par la vision. L’œil arrive à percevoir des images et des couleurs ; mais en réalité, la couleur n’existe pas, c’est nous qui la fabriquons. Tout commence dans le ciel qui nous envoie de la lumière. Elle arrive sous forme d’ondes infiniment rapides ; dès qu’elle rencontre un objet, elle rebondit, et c’est alors que naît la couleur.

Une vision normale ne peut s’exercer qu’avec un minimum de lumière. Un éclairage correct de l’espace de travail permet une bonne productivité avec notamment une baisse des erreurs, des accidents et des fatigues visuelles. C’est la notion de performance visuelle.

Assurer le bien-être dans un environnement de travail. C’est la notion toute aussi fondamentale du confort visuel.
En effet, en plus du niveau moyen d’éclairement nécessaire, il faut absolument veiller à une bonne qualité de la lumière émise dans un espace de bureau avec : 
- une uniformité de l’éclairement,
- un équilibre des luminances pour éviter les éblouissements.

Un éclairage inadéquat de l’espace bureau peut entraîner fatigue et irritation oculaires ainsi que des maux de tête. D’où l’importance d’accorder une attention particulière à son éclairage même si l’espace de travail est improvisé. L’éclairage au travail vise à faciliter l’exécution d’une tâche. Avec un bon niveau d’éclairement, le nombre d’erreurs et d’accidents baisse, la fatigue visuelle est atténuée. L’éclairage doit également assurer le confort visuel. En plus du niveau moyen d’éclairement nécessaire, il faut veiller à une bonne qualité de la lumière émise, à une uniformité de l’éclairement, au rendu des couleurs et à l’équilibre de la luminosité pour éviter les éblouissements.

Pour un éclairage efficace, il faut définir les exigences visuelles en fonction de l’activité exercée : bureau, industrie, mécanique de précision, ou encore laboratoire… Pensez aux différentes zones à éclairer, aux personnes présentes, et à la disposition des lieux. Il faut aussi tenir compte de la qualité de l’éclairage naturel et de la consommation énergétique induite, tout en respectant la législation en vigueur et les normes spécifiques.

 

Comment correctement éclairer mon bureau ?

Dans la plupart des situations, l’éclairage d’un bureau pour un poste de travail doit assurer un minimum de 250 lux et pouvoir être élevé à 500 lux en fonction des besoins. Il doit exister une possibilité d’ajuster l’éclairement en fonction des exigences de la tâche suivant la norme NF X 35 – 103, car il y a concomitance entre le travail sur écran de visualisation et sur supports « papier ». Une lampe d’appoint peut permettre d’obtenir le niveau requis.

Des écarts trop importants de niveaux d’éclairement d’une zone de travail à une autre ou d’un local à l’autre peuvent occasionner une gêne, un éblouissement ou un effet de « tunnel », liés aux limites de notre faculté d’adaptation visuelle. Dans la zone de travail, il est recommandé d’avoir un coefficient d’uniformité (rapport entre l’éclairement minimum et l’éclairement moyen) supérieur ou égal à 0,8. Pour disposer d’un éclairage modulable, il est recommandé d’installer des interrupteurs différenciés et accessibles à la place d’une commande unique.

La qualité de l’éclairage ne dépend pas seulement des niveaux d’éclairement, mais aussi des niveaux de luminance, à savoir les quantités de lumière émises par des objets (par exemple : une lampe) ou renvoyées par des surfaces (par exemple : un plafond, un mur, une table), dans une direction donnée. Les opérateurs doivent être protégés contre l’éblouissement et la fatigue visuelle provoqués par des surfaces à forte luminance ou par des rapports de luminance trop importants entre surfaces voisines.

 

Comment implanter les luminaires

Le choix et l’implantation des luminaires sont essentiels pour limiter l’effet d’éblouissement dû à la luminance des sources lumineuses. Ainsi, les lampes doivent être dotées d’abat-jour ou de grilles de défilement, de façon que le tube d’éclairage ne puisse pas être vu dans le champ normal du regard. Aucune source lumineuse ne doit se trouver dans un angle de moins de 30° par rapport au champ visuel horizontal des opérateurs. Les luminaires dits à « basse luminance ou très basse luminance » présentent l’avantage de ne pas constituer une source d’éblouissement même lorsqu’ils sont dans le champ visuel.

À moins que l’éclairage ne soit indirect, les luminaires doivent donc être du type « basse luminance ou très basse luminance » et dotés de grille de défilement alvéolée (4×4 cm). Le rendu des couleurs, qui constitue l’aptitude d’une lampe à restituer à un objet sa couleur véritable, telle qu’elle est perçue à la lumière du jour, s’évalue selon une échelle de 1 à 100, graduée en Ra. Un rendu des couleurs convenable s’obtient avec des lampes disposant d’un indice de rendu des couleurs (IRC) supérieur à 80 Ra. Un mauvais rendu des couleurs (qui tend à uniformiser vers le gris les couleurs perçues) crée un inconfort pour le personnel. La température de couleur d’une source lumineuse, exprimée dans le langage courant par les termes de lumière de teinte « chaude » (température de couleur inférieure à 3300 °K tendant vers le jaune-rouge) ou de teinte « froide » (température supérieure à 5300 °K, tendant vers le blanc/bleuté), influe sur le confort visuel.

Ainsi, selon la norme NF X 35-103, déjà citée, un éclairage puissant (supérieur à 500 lux) devra être constitué de lumière de teinte « froide » tandis qu’un éclairage faible (inférieur à 300 lux) devra être de teinte « chaude ». Pour les activités de bureau, on préconise donc des lampes ayant une température de couleur comprise entre 3000 et 4000 °K. La température de couleur traduit une perception humaine, et non une donnée objective. Par ailleurs, le choix des couleurs des parois d’un local et du mobilier affectera non seulement la diffusion de la lumière, mais aussi, et de manière plus subjective, le confort psychologique.

Pour limiter les reflets sur l’écran, qui diminuent le contraste de l’écran et dégradent la visibilité des informations présentées, il faut éloigner les écrans des prises de jour ou les implanter perpendiculairement à celles-ci. La pénétration des rayons solaires dans les zones de travail peut entraîner les inconvénients suivants :
- éblouissement du fait d’un éclairage localisé trop important entraînant des rapports de luminance trop grands,
- inconfort possible dû à l’effet thermique provenant de l’absorption du rayonnement solaire direct (effet de serre).

Pour éviter ces nuisances, la réglementation (Code du travail, art. R. 232-7-4) prévoit que les postes de travail situés à l’intérieur des locaux de travail doivent être protégés du rayonnement solaire gênant, soit par la conception des ouvertures (orientation vers le Nord ou l’Est des fenêtres), soit par des protections fixes (vitrages réfléchissants, pare-soleil inclus dans la structure de la façade) ou mobiles (stores vénitiens). Les protections fixes et mobiles gagneront à être associées de manière à s’adapter à l’orientation et à la hauteur du soleil. L’implantation des protections à l’extérieur du vitrage est à privilégier, car elle limite l’élévation de température (effet de serre) particulièrement pénible dans les petits locaux excessivement vitrés (cas de nombreux bureaux modernes).

 

L’éclairage direct, indirect, et la lumière naturelle

Le Code du travail précise, via le décret nº 83-721, le niveau d’éclairement minimal pour l’éclairage général, sur six grandes zones intérieures et extérieures (zones de passage, escalier, zone de travail, entrepôt, locaux aveugles…). Même si les locaux doivent, dans la mesure du possible, disposer d’une lumière naturelle, il n’y a pas de niveau minimal fixé par la loi. La lumière naturelle ne peut pas assurer en continu confort visuel et uniformité d’éclairage. La législation et les normes françaises préconisent donc des installations mixant éclairage direct et indirect des locaux et du plan de travail.

Pour obtenir cette double exposition, il faut plusieurs luminaires. L’éclairage direct issu du plafond (Tubes néon, spots LED intégrés ou plafonnier) est complété par des lampes sur pied, lampadaires ou appliques murales pour un éclairement indirect. Des lampes de bureau servent à l’éclairage direct du plan de travail. Certains lampadaires permettent un double éclairage d’ambiance : orientés vers le haut, ils éclairent indirectement vers le bas et leur paroi inférieure micro-perforée diffuse directement une lumière tamisée sur le plan de travail.

 

Pour mon projet de réaménagement, que dois-je prendre en compte ?

La prise en compte de l’éclairage d’un bureau doit de préférence être faite dès la décision de transformer d’anciens locaux ou d’aménager un nouvel espace de travail. En effet, le nombre, la nature et l’emplacement des luminaires dépendent de l’implantation des machines, du mobilier et de l’architecture. Ne prévoir l’éclairage du bureau qu’après la mise en place générale, c’est s’exposer, à coup sûr, à des modifications compliquées et coûteuses, ou même impossibles. La réalisation d’un éclairage performant demande de suivre une démarche scrupuleuse permettant de répondre aux besoins de l’espace de travail, de s’adapter au contexte local tout en respectant les règlements en vigueur.

Pour cela, il conviendra de réunir au plus tôt toutes les informations permettant de cerner le problème :
-  Connaître avec précision les caractéristiques techniques de l’espace de travail à éclairer ; 
-  Connaître l’environnement de travail, notamment le type de décor et d’architecture afin d’y intégrer les appareils d’éclairage ;
- Définir avec exactitude les besoins en éclairage du bureau et les exigences visuelles en répondant à quatre
questions
 :

      • Quelle est l’activité exercée ?
      • Pourquoi veut-on éclairer ?
      • Pour qui éclaire-t-on ?
      • Quelle influence l’environnement exerce-t-il sur le lieu à éclairer ?

Après avoir déterminé le niveau d’éclairement, il faut choisir : 
- le système d’éclairage du bureau (direct, semi-direct, indirect...),
- la ou les sources lumineuses (fluo, halogènes, lampes à décharge, etc.),
-  le type de luminaires et leur implantation en fonction de : la nature de l’espace de travail (bureau, stockage)
- l’ambiance (poussières, vapeurs d’eau, etc.) ; l’éclairement retenu ; la durée journalière d’utilisation (en tenant compte de la température de couleur et de l’indice de rendu des couleurs (IRC) des sources, deux notions souvent négligées au niveau du confort visuel).

Aide-mémoire pour la conception de l’éclairage des espaces de travail
 
> Locaux tertiaires - immeubles de bureaux :
- Salon réception, couloirs ou activité intermittente : 150 lux
- Travail de bureau : 200 à 300 lux
- Salles de conférences : 300 lux
- Laboratoires, bureau d’études : 750 - 1400 lux

> Lieux de production :
- Salles d’emballage : 300 lux
- Travaux visuels dans la fabrication : 1000 lux
- Chaîne de montage : 1500 lux

> Magasins :
- Cages d’escalier : 200 lux
- Comptoirs : 200 - 400 lux
- Agencement de boutique : 1500 - 2500 lux

> Classement des différentes sources d’éclairage selon leur rendement moyen :
- lampe à incandescence : 12 lm/W
- lampe halogène : 20 lm/W
- lampe mercure haute pression : 50 lm/W
- lampe fluo compacte : 70 lm/W
- tube fluorescent : 80 lm/W
- diode électroluminescente : variable pouvant dépasser 100 lm/W

> La couleur :
- Tons bleus : diminuent la température ressentie ;  agrandissent le volume de la pièce
- Tons orangés : augmentent la chaleur ressentie ; rapprochent les perspectives
- Tons clairs : augmentent le niveau d’éclairement global

 

Contexte normatif et réglementaire

Le décret nº 91-451 du 14 mai 1991 (D. nº 91-451, 14 mai 1991, relatif à la prévention des risques liés au travail sur des équipements comportant des écrans de visualisation) comporte entre autres des dispositions concernant la luminance de l’écran et des caractères, les reflets et réverbérations gênantes. La norme NF X 35-121 « Travail sur écran de visualisation et clavier : aménagement du local et du poste de travail sur écran de visualisation » définit notamment les caractéristiques particulières de l’ambiance lumineuse. Elle est complétée par la norme AFNOR X 35-103 : « Principes d’ergonomie visuelle applicables à l’éclairage des lieux de travail ».

Selon Normes relatives à l’installation électrique et d’éclairage NF C 15-100 relative au choix et à l’installation des matériels, les luminaires doivent répondre aux normes européennes harmonisées de la série NF EN 60-598.
La norme NF C 71-121 propose une méthode simplifiée de prédétermination des éclairements dans les espaces clos et classification correspondante des luminaires.

En ce qui concerne la réglementation en vigueur, le décret nº 83-721, destiné aux chefs d’entreprises, complète le Code du travail en ce qui concerne l’éclairage des lieux de travail.

La circulaire DRT n° 90/11 du 28 juin 1990 fixe les exigences relatives à l’éclairage naturel et à la vue vers l’extérieur. La réglementation fait partie intégrante du Code du travail et s’applique à tous les locaux affectés au travail et à leurs dépendances, passages, escaliers, circulations, dépôts.

Plus d’infos
http://www.actineo.fr/ACTINEO-agitateur-des-entreprises